Que Léon Tolstoï me pardonne de lui avoir chipé le titre de son célèbre roman. Après tout, si une idée est bonne, pourquoi ne pas la reprendre en créditant l’auteur de toute ma reconnaissance. Loin de moi l’envie de plagier, juste un hommage.
Si, comme moi, vous vous amusez (?) à dérouler les nouvelles du monde sur internet, vous arrivez rapidement à saturation quant aux nombreux conflits constellant notre monde : Ukraine versus Russie, Israël versus Hamas (et autres), Soudan, Mali, Nord Kivu, Yemen et beaucoup d’autres. Si vous ajoutez les zones dangereuses, une bonne partie de notre terre est déconseillée aux touristes.
Quelle tristesse !
J’ai été alarmée par les propos de deux sénateurs américains se réjouissant de l’incursion des troupes ukrainiennes en Russie. Cela relevait du : « bien fait pour eux, na ! »
Comment ne pas s’inquiéter au moment où j’écris ces lignes, de l’élargissement du conflit et de ses possibles conséquences sur la paix en Europe et peut-être plus loin ?
Je réprouve absolument l’invasion de l’Ukraine par les armées de Poutine, mais pourquoi s’attaquer à des villages et à leurs habitants ? Donner une leçon ? Se venger ? Manœuvre tactique ? Cela se comprend dans la logique de la guerre, mais si on veut trouver une solution au conflit, cela complique rudement les affaires.
Heureusement, comme un rayon de soleil qui perce la nuée, voici une nouvelle peu ordinaire, relayée par Yahoo :
« Un artiste forgeron d’Oakland, en Californie, contribue à faire disparaître les armes à feu des rues en les transformant en outils de jardinage. John Rogers a passé ces dernières années à travailler avec Guns to Gardens. Le programme permet aux usagers de déposer leurs armes à feu sans justification et de recevoir une carte-cadeau ainsi qu’un outil de jardinage fabriqué à partir de l’arme recyclée. »
Il suffisait d’y penser ! Ce forgeron de génie mériterait la médaille d’or (c’est dans l’air du temps !) au salon des inventeurs.
Voir cet homme travailler à fabriquer des outils de paix et aussi des œuvres d’art à partir d’instruments semeurs de mort m’a fascinée. Contribuer humblement à la diminution de la violence tout en créant des pelles et des bêches, c’est génial, non ?
La lecture de ce petit reportage m’a immédiatement fait penser au texte de Michée 4/3 :
Dieu sera le juge d’un grand nombre de peuples, L’arbitre de nations puissantes, lointaines. De leurs glaives ils forgeront des houes, Et de leurs lances des faucilles; Une nation ne tirera plus l’épée contre une autre, Et l’on n’apprendra plus la guerre.
Ils habiteront chacun sous sa vigne et sous son figuier, Et il n’y aura personne pour les troubler; Car la bouche de l’Éternel des armées a parlé.
On n’apprendra plus la guerre ! Le texte ne nous dit pas qu’on apprendra la paix… Il ne nous est pas défendu de le prôner ! On peut semer des graines de paix, là où Dieu nous a placés.
Il ne faut pas nécessairement de grands moyens, une bonne dose de créativité et d’imagination feront l’affaire.
Je me dis que, si un simple forgeron a pu inverser le cycle de la violence, quel serait l’impact d’une armée de forgerons transformant chars, missiles, drones kamikazes en objets utiles pour la vie quotidienne de personnes peu argentées ; batterie de cuisine, moyens de déplacement et, pourquoi pas, décorations diverses.
En avant les artisans de paix, car ils seront appelés fils (et filles) de Dieu…
Yvette Vanescotte
Image générée avec ideogram AI